Thursday, February 25, 2010

Livres cités par Yen Chan dans Non-pensée, wu-nien

Prajñapâramitâ, « La Perfection de sagesse »

Le corpus doit son nom au fait qu’il traite directement et presque exclusivement de la perfection de la sagesse, thème discuté accessoirement dans de nombreux autres sutras. La pensée prajnaparamita a été développée par le courant mahayana, mais des enseignements s’en rapprochant se trouvent déjà dans l’un des plus anciens textes du canon pâli, le Sutta Nipata. Par ailleurs, Edward Conze a établi un parallèle entre le concept gnostique de sophia et le concept bouddhique de prajña, « mère de tous les Bouddhas », mais ce dernier n’a pas dans la littérature prajnaparamita la valeur cosmologique de la sophia.





« Vimalakîrtinirdesasûtra », « Soûtra de la Liberté inconcevable, les enseignements de Vimalakîrti »

La traduction française du Vimalakîrtinirdeshasûtra (en chinois Weimojie-jing), dont le titre original pourrait être littéralement : « Soûtra des enseignements de Vimalakîrti, soûtra de l’accès au réel dans la liberté inconcevable ».

Pour la plupart, les soûtras désignent ces recueils où sont consignés, avec plus ou moins de sens littéraire, les enseignements prononcés par le bouddha Shâkyamuni. Nous nous trouvons ici dans le cas exceptionnel d’un soûtra qui émane essentiellement d’un autre grand personnage que le bouddha historique, un bodhisattva du nom de Vimalakîrti (« Pur Renom »). Et il se trouve que ce texte traduit ici de sa version chinoise de 406 est l’un des plus célèbres, aimés et étudiés du bouddhisme du Grand Véhicule.

Il parle du cœur du bouddhisme avec autant d’humour que de profondeur : la connaissance de la vacuité. Un grand roman poétique à la gloire de l’irréalité du moi comme de toute substance, et donc de l’absence de problèmes.
Traduction de Patrick Carré.




« Vajrasamadhi-Sutra », « Cultivating Original Enlightenment: Wohnyo's Exposition of the Vajrasamadhi-Sutra »


the most influential thinkers in the Korean philosophical tradition. Koreans know Wŏnhyo in his various roles as Buddhist mystic, miracle worker, social iconoclast, religious proselytist, and cultural hero. Above all else, Wŏnhyo was an innovative thinker and prolific writer, whose works cover the gamut of Indian and Sinitic Buddhist materials: Some one hundred treatises and commentaries are attributed to him, twenty-three of which are extant today. Wŏnhyo's importance is not limited to the peninsula, however. His writings were widely read in China and Japan, and his influence on the overall development of East Asian Mahâyâna thought is significant, particularly in relation to the Huayan, Chan, and Pure Land schools.
In Cultivating Original Enlightenment, the first volume in the Collected Works of Wŏnhyo series, Robert E. Buswell, Jr., translates Wŏnhyo's longest and culminating work, the Exposition of the Vajrasamâdhi-Sûtra (Kŭmgang sammaegyŏng non). Wŏnhyo here brings to bear all the tools acquired throughout a lifetime of scholarship and meditation to the explication of a scripture that has a startling connection to the Korean Buddhist tradition. In his treatise, Wŏnhyo examines the crucial question of how enlightenment can be turned from a tantalizing prospect into a palpable reality that manifests itself in all activities. East Asian Buddhism is founded on the assurance that the prospect of enlightenment is something innate to the mind itself and inherently accessible to all living creatures. In Wŏnhyo's presentation, this notion of "original enlightenment" is transformed from an abstract philosophical concept into a practical tool of meditative training. Wŏnhyo's Exposition provides a ringing endorsement of the prospect that all human beings have to recover the enlightenment that is said to be innate in the mind and to make it a tangible force in all of our activities.

About the author
Robert E. Buswell, Jr., is professor of Buddhist Studies and former chair of the Department of Asian Languages and Cultures at the University of California, Los Angeles.


Autres livres :

Yen Chan mentionne l’école Yogâcâra (Yogâchâra). Thomas Cleary a traduit un texte de cette école, le Sandhinirmochana-Sutra, le « Soûtra du Dévoilement du sens profond » dans son livre « Buddhist Yoga ». Philippe Cornu, un disciple docile des gourous tibétains, notamment du sulfureux lama Sogyal et du maître bönpo Tenzin Namdak, a traduit ce texte en français.

Le « Soûtra du Dévoilement du sens profond » avec le « Soûtra de l’Entrée à Lankâ » (Lankâvatâra) et le « Soûtra des Dix Terres » (Dashabhûmika) constituent les textes fondamentaux du Yogâchâra, littéralement « l’exercice du yoga », ou le Vijñanavâda, « l’école qui enseigne la connaissance ».

Soûtra de l’Entrée à Lankâ (Lankâvatâra)


Voici la première traduction française du Soutra de l'Entrée à Lankâ (Lankâvatâra) qui, avec le Soûtra des Dix Terres (Dashabhûmika) et le Soûtra du Dévoilement du sens profond (Sandhinirmocana), forme l'assise scripturaire de ce qu'il est commode mais inexact d'appeler l'" idéalisme bouddhiste". Négation pure et simple des Idées - platoniciennes, cartésiennes ou "modernes" -, cet idéalisme singulier n'est pas le contraire du matérialisme car, s'il ramène effectivement l'être au concept et les choses à la pensée, il n'admet pas non plus la réalité ultime de la conscience ni de tout ce qui entre dans les catégories du spirituel : il s'agit plutôt, comme l'ensemble de la philosophie bouddhiste, d'une dénonciation rationnelle des limites et dangers du réalisme naïf qui semble dominer la pensée humaine. Manuel de réalisation intérieure, le Lankâ décrit la vacuité de la matière, où il ne voit que des représentations, et la vacuité du psychique, lequel peut se ramener à autant d'idées fictives, avant de proposer une méthode contemplative radicale, fondée sur la " nature de bouddha" en tant que "claire lumière naturelle de l'esprit", dont le chan/zen et le tantrisme sont les applications les plus abouties. La présente traduction, réalisée sur la version chinoise de Shikshânanda (702), est agrémentée de quelques indispensables notes que devraient compléter les brillantes remarques de Fazang du Huayan, assistant styliste du traducteur, dans ses Mystères essentiels de l'Entrée à Lankâ.

Le Soûtra des Dix Terres (Dashabhûmika)



Le Soûtra des Dix Terres décrit la progression du bodhisattva, pratiquant du Grand Véhicule, en dix " terres ", qui sont autant de " niveaux " spirituels que de " champs " où les qualités de la sagesse peuvent s'épanouir. Sur la première terre, qu'il a atteinte au terme d'innombrables millénaires de pratiques fondées sur le vœu d'atteindre l'Eveil pour le bien de tous les êtres, l'apprenti bouddha découvre la vacuité de toutes choses, leur totale interdépendance et leur essence véritable. Le lecteur trouvera ici une traduction française originale du " Chapitre des Dix Terres " en six rouleaux, le 26e titre de la traduction chinoise du Soûtra de YOrne Wation Fleurie (ssk Avatamsaka, chn Huâyanjing) réalisée par Shikshânanda vers l'an 700 de notre ère. Aucun auteur de contes et légendes, aucun génie de science-fiction spéculative n'aura jamais rêvé pareille démesure ! Puissant remède à l'esprit de pesanteur et à la petitesse sous tous ses aspects, ce discours du Bouddha devrait nous aider à enrichir le sens que nous donnons à la sagesse, ainsi que le besoin que ses qualités nous inspirent.

Le Soûtra du Dévoilement du sens profond (Sandhinirmocanasûtra)


Le Soûtra du Dévoilement du sens profond (Sandhinirmocanasûtra) est considéré comme le texte fondateur du courant philosophique mahayaniste du " Rien qu'esprit " (Cittamâtra), mais il s'agit aussi d'un précis de méditation bouddhique qui explique en détail l'établissement dans la quiétude (shamatha) et le développement de l'éminente vision (vipashyanâ). L'impact de ce texte a été considérable tant dans le bouddhisme indien que dans les branches sino-japonaise et tibétaine. Quel est donc ce " sens profond " que le Soûtra entend dévoiler ? Rien de moins que l'intention véritable du Bouddha, autrement dit le sens définitif de tous ses enseignements, lequel met un terme à toute tentative d'interprétation nihiliste de la vacuité : celle-ci est le corps absolu de tous les éveillés, la nature même de l'esprit dont l'essence rayonne de toutes les qualités de la sagesse.