Monday, February 15, 2010

Des livres disparaissent


Les textes Chan de l’auto-libération, qui prémunissent contre les dérives du néo-bouddhisme et du New Age, seront-ils réédités ?

Le Soûtra de l’Estrade du Sixième Patriarche Houéi-neng
Traduction de Patrick Carré, ce texte précieux est épuisé.

Le « Soûtra de l’Estrade » est probablement le texte fondateur du Chan du Sud, école bouddhiste de l’illumination subite, de ce qu’en Occident, depuis quelques décennies, on appelle le « Zen ». Il s’agit d’un texte bref, simple, humain, provocateur et décisif : le mode d’emploi, si l’on peut dire, de l’ouverture infinie reconnue par l’homme comme son essence et son site originaires ; un manuel de philosophie pratique à l’usage de ceux que dégoûtent enfin leur propre ignorance et leur propre égoïsme, et qui ont pressenti la nécessité de se tenir présents dans l’essentiel.

Plus « techniquement », le Soûtra de l’Estrade est un commentaire intensif de l’éblouissante et mystérieuse idée comme quoi l’homme qui parvient à « voir son essence » est Bouddha, c’est-à-dire libre et parfait. Le Sixième Patriarche, pour qui cette idée est un acte ininterrompu, s’évertuera à montrer que, extraordinaire voire choquante, cette idée n’en demeure pas moins le cœur vivant du Mahâyâna, ou Grand Véhicule du bouddhisme, et qu’elle énonce la pratique même de l’impressionnante Mahâprajñâpâramitâ, cette « grande connaissance transcendante » qui connaît directement la claire vacuité de chaque phénomène matériel ou psychique.

Bien que le « Sixième Patriarche » du Chan en Chine, Houei-neng (638-713) incarne l’illumination du laïc, de l’illettré, du « barbare » - son maître l’appelle « macaque » -, et sa Méthode transcende toute philosophie, tout dogmatisme et tout savoir dans la pure et simple sagesse. (Avant-propos de Patrick Carré)

Le non-mental selon la pensée Zen
Par D.T. Suzuki
« Le non-mental selon la pensée Zen » est, selon nous, l’une des œuvres capitales du Dr. Suzuki. Ces commentaires du Soûtra de Houéi-neng, le Sixième Patriarche, traitent en effet le problème central du Zen ; nous sommes là au point ultime que puisse atteindre l’intuition intellectuelle de l’être humain lorsqu’il s’interroge sur lui-même ; et la pensée de Houéi-neng représente la forme la plus pure, la plus subtile , et la plus pénétrante de toute la doctrine Zen. (Dr H. Benoit)

Il ne reste que quelques rares exemplaires du livre en circulation :



Entretiens du maître de dhyâna Chen-houéi du Ho-tsö
Par Jacques Gernet. Ce livre extraordinaire est également épuisé.

Le bouddhisme, avec ses degrés de sainteté bien définis, est né dans un pays où précisément les castes eurent de tout temps une importance extrême. Ce n’est, selon les textes, qu’après avoir cultivé les pratiques durant des périodes cosmiques incalculables que l’on peut devenir Bouddha ou s’élever seulement d’un échelon. C’est dire toute la difficulté de ce passage. Tout au contraire, la doctrine bouddhique qui eut le plus de succès en Chine, celle du dhyâna, admet que l’on peut parvenir à la délivrance non seulement en une vie, mais dans l’espace d’une seule pensée (ekacitta). Une telle théorie qui parut justement aux Indiens parfaitement hétérodoxe, ne s’explique-t-elle pas du point de vue chinois ? Il est admis, en l’occurrence, de faire appel à l’influence du taoïsme.


Les entretiens de Mazu
Par Catherine Despeux

Mazu (709-788) est l’un des plus grands maîtres de la dynastie des Tang. Son enseignement simple et efficace consiste à mettre à profit toute occasion afin de faire percevoir au disciple qu’il n’y a rien à rechercher, ni au dehors, ni au dedans, mais seulement percevoir l’utilisation merveilleuse du cœur. Pour ce faire Mazu ne se contenta pas de la parole mais employa toutes sortes de moyens adaptés à chaque disciple. LES ENTRETIENS DE MAZU Maître Chan du VIIIe siècle, traduits et présentés par Catherine Despeux, sont un classique du bouddhisme zen.
Il ne reste que quelques rares exemplaires du livre en circulation

L’éveil Subit de Houéi-hai et dialogue du Tch’an
Maryse et Masumi Shibata

Maître chinois du bouddhisme Tch'an, Houei-hai (Ekcaï en japonais) vécut au VIIIème siècle après J.-C., et laissa ce fameux texte, L'Eveil subit.
Dans une langue à la fois concise et percutante, Houei-hai explique aux étudiants réunis autour de lui des notions clés du Tch'an, qui deviendra le Zen japonais, telles que la perfection, le don ou l'éveil. Construit comme un jeu de questions-réponses entre lui et ses disciples, sa leçon porte essentiellement sur l'idée de "vide de la dualité" que forment le bien et le mal, l'être et le non-être ou encore l'amour et la haine.
Ce texte est suivi de Dialogues du Tch'an : six éminents maîtres zen des XVIlème et XVIIIème siècles - dont Ryôkei et Hakuin - y commentent le Recueil de la falaise verte, ouvrage pivot du bouddhisme zen.

Il ne reste que quelques rares exemplaires du livre en circulation

Les entretiens de Houang-po
Par Patrick Carré

Avec Lin-tsi, son fils spirituel, et Ma Tsou, l'ancêtre de sa lignée spirituelle, Houang-po ( ?-850) est, sans doute possible, un des plus remarquables représentants de la mystique tch'an dite de Hong-tcheou. Le Tch'an (de Hong-tcheou) se caractérise par sa réalité absolue, que Houang-po nomme esprit un. " Cet esprit, jamais venu à l'existence, n'a jamais cessé d'exister. Illimité et insondable, on dirait l'espace vide. "
Son discours non duel, basé essentiellement sur la contradiction, fait écho aux préoccupations, de son auditoire de chercheurs spirituels. " Hors l'Eveil, il n'est aucune Réalité, et si l'Eveil avait une quelconque réalité, ce ne serait pas l'Eveil ", répète-t-il inlassablement, à la suite du Bouddha. Houang-po niant toute transmission de son Eveil, car dans l'Eveil il n'est aucun autre susceptible de recevoir quoi que ce soit, comment l'Eveil se transmet-il ? Aucun être se prenant pour tel ne peut le dire ou le penser. Une silencieuse coïncidence seule ouvre l'accès à la Voie où l'esprit se dissout et s'affine au fil de sa pureté primordiale.



Les entretiens de Lin-tsi
Par Paul Demiéville

Première traduction mondiale d'un recueil d'entretiens et de sermons de l'un des plus célèbres maîtres du Tch'an (Zen) vers la fin de son âge d'or en Chine, à l'époque des T'ang. Lin-tsi (prononciation japonaise : Rinzai) disciple de Houang-po, est le fondateur de la branche la plus radicale de l'école ; celle qui devait mettre en pratique l'usage des koung-an (japonais : Koan). Cette école fleurit encore aujourd'hui au Japon où elle compte beaucoup de monastères. Dans un style direct, inimitable et très vert, qu'à su rendre en français le grand sinologue Paul Demiéville, nous avons enfin dans son expression la plus forte, son accent le plus humain et sa portée la plus large, la révélation complète d'un enseignement spirituel absolument unique en son genre. Il apprend à nous délivrer de la lettre et à chercher la vérité en nous-même en dégageant l'homme vrai, l'homme vivant des vaines spéculations et des recherches érudites. " Simplifiez-vous, détendez-vous, lâchez prise ", voilà les thèmes essentiels de cette doctrine sans système qui allait se propager comme une traînée de poudre dans tout l'Extrême-Orient... et tant séduire aujourd'hui un Occident fatigué par des siècles de ratiocinations. Par ses nombreux commentaires, M. Paul Demiéville nous fournit, de surcroît, des détails inédits sur le Tch'an, cette forme du bouddhisme qui nous en présence avec ce dont nous n'avons plus la moindre idée ! Le vécu, dans son expression immédiate, ou quelque chose de tel, que le penser, entièrement libéré de toute détermination, ne peut plus être du ressort d'aucune philosophie, ni d'aucune théologie. En somme, une praxis dans son fondement le plus naturel et le plus absolu.



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